Dimensions
Terre-1
Île Elysium La magie, masquée au grand jour, évolue en parallèle de moldu·e·s joyeusement inconscient·e·s de son existence. Ces deux mondes (sorcier et moldu) se chevauchent, se croisent, s’entremêlent en un équilibre délicat dont la responsabilité du maintien revient tant au Magisterium qu’à chaque individu doué de magie.

À Elysium, les espaces magiques éclosent même dans les lieux les plus inattendus, apanage d’une liberté dont les sorcier·e·s jouissent avec délice. Si ce mode de vie semi-caché ne fait pas l’unanimité et est régulièrement remis en question par certain·e·s, il demeure l’alternative la plus adaptée aux yeux de la majorité, secret magique international soigneusement tissé des siècles plus tôt par nécessité d’échapper aux chasses aux sorcières qui menaçaient de décimer tant des mages que des innocent·e·s. Déchiré par des guerres jusqu’à il y a 26 ans, le monde magique connaît actuellement une ère de paix et de prospérité que beaucoup qualifient d’âge d’or. Mais celleux qui ont combattu portent encore les stigmates des conflits et peuvent se sentir en marge de la félicité ambiante.

Très ancrée dans les traditions et soucieuse de l’harmonie avec la nature, Elysium ne s’ouvre réellement au modernisme que depuis qu’elle côtoie les sorcier·e·s de l’autre dimension Terre, et plus spécifiquement Neferis. Les elysien·ne·s ressentent les différences générationnelles et s’en amusent : les un·e·s sont allergiques à la technomagie, les autres y sont accro et tentent de les aider de leur mieux à naviguer à travers les nouveautés qui bouleversent leur fonctionnement.

La faune et la flore s’épanouissent en symbiose avec la communauté et les créatures magiques sillonnent quotidiennement les rues d’Elysium. Ainsi, lorsque l’explosion d’un laboratoire, en l’an 2000, a dénoncé des expérimentations illégales, cruelles et inacceptables sur des créatures de cette dimension et d’autres, les mesures punitives se sont faites drastiques. Depuis, le trafic d’animaux fantastiques est plus fermement réprimé que jamais, les peines peuvent s’avérer excessivement lourdes et toustes s’accordent à dire ce changement justifié.

De l’explosion est née la brèche, à travers laquelle des individus ont été aspirés à l’époque sans certitude de retour. C’est cinq ans plus tard qu’elle a été stabilisée en portail, situé dans les sous-sol du laboratoire en ruine à Shadowvale ; dans ce laps de temps, des lois ont été établies entre les sorcier·e·s des deux dimensions, à l’insu des moldu·e·s, pour favoriser l’entente, le partage et le respect. Elles continuent encore aujourd’hui d’être ajustées à mesure que les défis se présentent.

La contamination des moldu·e·s (cf. annexe fléaux) s’est quant à elle révélée plus tard, de façon progressive et aléatoire : leurs dons ne sont apparus ni simultanément ni sous la même forme, complexifiant la problématique qu’était leur existence. Dans l’urgence, le métier de Traceur·se a été créé pour les repérer, les marquer (on les nomme alors « Tracé·e·s ») et intervenir à chaque fois qu’iels perdent le contrôle de cette magie naissante. Soutien ou ingérence, bienfait ou déshumanisation ? L’idée est débattable, elle divise. Dans ce climat, les contaminé·e·s non tracé·e·s (celleux tardant à se découvrir ou à être débusqué·e·s) réagissent de manières très différentes aux manifestations de leurs nouvelles aptitudes. Entre panique et émerveillement, en passant par la peur de l’inconnu, iels se voient ouvrir les portes d’un monde magique dont iels avaient toujours rêvé… ou non.
Dépendance de Terre-1
Altea (dimension Fae) On ne saurait dater l'apparition du portail entre Altea et Terre-1. Elle relève d'une époque si ancienne que même les livres n'en gardent que de vagues vestiges, tenant plus des suppositions que des certitudes quant à la façon dont s'est formée la sculpture de rosiers géants qui s'ouvre sur chacun des mondes, flottant quelques centimètres au-dessus de la berge du lac Sierra.

Il ne s'agit pas d'une anomalie de la même gravité que l'ouverture d'une brèche entre deux terres jumelles, mais les conflits politiques qui ont longtemps fait rage ne se sont apaisés que dans le sang : aujourd'hui, Altea est considérée comme une annexe de Terre-1 et appartient, plus spécifiquement, au territoire de l'île d'Elysium — n'en déplaise aux faes arrogant·e·s et malicieux·ses qui l'habitent et à leur propension à considérer les humain·e·s comme leurs jouets grandeur nature. La cohabitation est facilitée par la puissante magie qui masque les attributs physiques des faes lorsqu'iels quittent leur dimension, leur conférant alors une apparence presque humaine grâce à laquelle iels se fondent plus ou moins dans le décor. Leur nature très indépendante leur a valu l'interdiction formelle d'instaurer un roi, une reine ou toute forme de hiérarchie même de façade, sous peine d'être soupçonné·e·s de fomenter une rébellion. Un·e ambassadeur·ice les représente au magisterium et, comme tous les êtres, iels bénéficient d'alliances politiques et d'unions avec la couronne, leur sang se mêlant ainsi à la royauté et à l'aristocratie Elysiéenne.

La dimension fae s'élance entre les tréfonds de la terre et les hauteurs des cieux. Par des charmes et plaisanteries que les faes ont cher payés, les deux extrêmes de leur monde — Utopia et Pandemonium — sont apparus dans les rêves de moldus au fil des siècles, donnant naissance au mythe du paradis et de l'enfer.

Utopia abonde de nourriture, de richesses et de merveilles, tutoyant les nuages et vouant ses jours aux festivités et aux mauvais tours si typiques des faes. Pandemonium est son antipode : sombre, brutal, peuplé de Cauchemars (car les mauvais rêves y prennent vie) et criblé de violence. Les deux demeurent dangereux pour les humains, qui peuvent y circuler et même y vivre à la condition de se tenir à des règles strictes : ne pas danser sur des chansons fae, n'ingurgiter leur nourriture à aucun prix et se méfier des faes en général, leurs intentions étant toujours douteuses (voir annexe des Êtres).
Terre-2
Île Neferis Dans les profondeurs d’une rame de métro abandonnée est tapi un portail secrètement gardé.

C’est à la surface que Neferis prend place dans un contexte où l'équilibre fragile entre la magie et la technologie est constamment menacé. Au coeur de cette île étouffée par les lois moldu·e·s, les stations de Cheminette clandestines se dissimulent dans l’ombre, offrant un lien solide avec la dimension d’Elysium : échappatoire pour beaucoup.

Ici, les sorcier·e·s ont appris à composer avec les machines moldu·e·s, déjouant les regards scrutateurs des caméras de surveillance, tissant des voiles d'illusion pour dissimuler leur magie et échapper à l'oeil méfiant des humain·e·s. Les rues pavées de Neferis résonnent du cliquetis des détecteurs de magie, portés par des patrouilles de police qui sillonnent les quartiers, traquant sans relâche les signes d'une magie non autorisée et les sorcier·e·s dissident·e·s.

L’interdiction de créer des lieux dissimulés par peur qu’une rébellion s’orchestre dans l’ombre a donné naissance à de nombreux établissements sorciers illégaux : les moyens d’y accéder sont tous plus créatifs les uns que les autres.

Les dispositifs enchantés et les énergies magiques s'entrelacent avec les machines et les innovations moldu·e·s, donnant naissance à la technomagie. Des automates ensorcelés s’animent sous le regard émerveillé ou répugné des passants, tandis que les bâtiments enchantés défient les lois de la physique, s’élevant vers les cieux dans une danse harmonieuse. Au-delà de la splendeur apparente, les merveilles cachent pourtant leurs secrets — laboratoires-usines où les sorcier·e·s sous le joug des moldue·s n’ont d’autres choix que de mettre à disposition leurs dons et capacités. Préjugés et discrimination sont légion bien que de manière inégale : certain·e·s travaillent pour des structures publiques et sont “respecté·e·s” mais surveillé·e·s — d’autres sont réduit·e·s à vendre leur magie pour espérer payer leur loyer, s’embourbant alors dans des contrats avec des individus dépourvus de respect. Tous·tes s’associent pour garder secrète l’existence d’êtres et de fléaux de crainte d’une réaction drastique de la part des moldu·e·s.

Les créatures magiques ne disposent pas de meilleures conditions, tolérées en fonction de leur taille et seulement aux côtés de leurs maitres·ses — ou si elles peuvent faire office de divertissement.

Il n’est guère surprenant que les moldu·e·s contaminé·e·s aient majoritairement été terrifié·e·s ou horrifié·e·s par l’apparition de leurs nouvelles aptitudes. La plupart y voient des anomalies, si bien qu’iels gardent scrupuleusement leur secret de peur d’être rejeté·e·s par leur entourage.

La tentation de fuir est grande, mais demeure un rêve illusoire pour la majorité. En effet, s'iels étaient trop nombreux·se·s à disparaître, les enquêtes seraient inévitables et mettraient en péril le secret et l'existence de la brèche, en plus de causer préjudice à celleux resté·e·s derrière. Par ailleurs, visiter un lieu est plus aisé que s'y installer avec le statut d'étranger et enfin, pour beaucoup, les liens relationnels, familiaux et l'attachement à leur Terre de naissance rendent pénible l'idée d'un départ définitif, d'un abandon.